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Libération

Maurice Jarre, contrepoint final

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Décès. Le musicien français, auteur des BO de «Lawrence d’Arabie» et «Docteur Jivago», est décédé ce week-end à 84 ans.
par Edouard Launet et Alain Brillon
publié le 31 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 31 mars 2009 à 6h51)

Maurice Jarre sera incinéré ce mardi à Los Angeles. Petite fumée au-dessus de Hollywood, qu’il a fourni en partitions pendant près d’un demi-siècle, puis long point d’orgue.

Mars 1963 à Paris, au Kinopanorama. C'est la sortie française de Lawrence d'Arabie, de David Lean. Le rideau est encore baissé mais, déjà, on entend la musique de Maurice Jarre. Ainsi l'a voulu le réalisateur. Les notes précèdent les images, les annoncent, comme si la musique de Jarre appelait le film. En tout cas, les films de Lean (Docteur Jivago, la Fille de Ryan, la Route des Indes) semblaient appeler la musique du Français : elle en est presque consubstantielle.

Vocation. Maurice Jarre, né à Lyon en 1924, chef d'orchestre contrarié, auteur de plus de 150 musiques de film, trois oscars, était le père de Jean-Michel. Le jeune Maurice devait être ingénieur, quand soudain… «A 16 ans, j'ai écouté la deuxième Rhapsodie hongroise de Liszt, dirigée par Leopold Stokowski à la tête du Philharmonique de Philadelphie, et j'ai dit: "Je veux devenir chef d'orchestre"», se souvenait-il dans Libération, en 1997.

La suite ferait un chouette film, avec une musique nerveuse. Après cette révélation, Maurice Jarre part de zéro. Conservatoire, cours de solfège, d’harmonie, de contrepoint, parallèlement à ses études d’ingénieur. Il démarre en bas de l’échelle, écrivant des «illustrations sonores» pour la radio. Chemin faisant, il croise quelques grands noms, Arthur Honegge