La justice a tranché : Phil Spector a été reconnu coupable de meurtre au second degré. Accusé d'avoir tué par balle en 2003 une ancienne actrice de série B, Lara Clarkson, le producteur américain risque jusqu'à dix-huit ans de prison. A 69 ans, la légende du rock, qui a collaboré avec Elvis Presley, Tina Turner ou les Ramones, a pris le verdict de plein fouet. Sur sa veste, un badge «Barack Obama Rocks !» et un pin's aux couleurs du drapeau des Etats-Unis. Stars and Stripes au générique d'un feuilleton médiatique qui aura passionné le pays.
Il faut dire que l'affaire a tout d'un polar de James Ellroy. Le décor ? Los Angeles, berceau du mythe hollywoodien. Le soir du 2 février 2003, Phil Spector écume les bars. Vers minuit, il échoue dans la section VIP du House of Blues, où l'accueille Lara Clarkson, ancienne starlette qui se rêve en Marilyn. A 40 ans passés, les rôles se font rares et elle voit son nouvel emploi de serveuse comme un moyen d'approcher des gens influents. Influent, Spector l'est. Lorsqu'il lui propose de finir la soirée dans son luxueux manoir, elle accepte. A 5 heures, un coup de feu. Le chauffeur voit arriver son patron, flingue au poing : «Je crois que je viens de tuer quelqu'un», dit-il, du sang sur les mains. Quand les officiers débarquent, ils trouvent Lara sans vie, dans un fauteuil du vestibule.
Phil Spector déclarera plus tard, au magazine Esquire :«Elle a embrassé le révolver, et j'ignore pourquoi.» La défe