Menu
Libération
Critique

Bons airs de Buenos Aires

Article réservé aux abonnés
World. Réunie sur scène, la diaspora argentine de Paris souhaite élargir son répertoire.
publié le 16 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 16 avril 2009 à 6h52)

A l'automne 1977, Astor Piazzolla crée l'événement à Paris en remplissant pendant trois semaines l'Olympia. L'affiche était certes partagée par Moustaki, mais, avant l'invention de l'étiquette world, il y avait déjà en France un public curieux de musiques d'ailleurs. Pour ce voyage, le rénovateur de la musique argentine s'était entouré de jeunes loups issus du rock. Trois d'entre eux, le guitariste Tomás Gubitsch et les pianistes Gustavo Beytelmann et Osvaldo Caló, posent alors leurs valises à Paris plutôt que de rentrer dans un pays à l'atmosphère irrespirable, où les militaires sont au pouvoir. Trente ans plus tard, les trois hommes vivent toujours en France et font partie des musiciens qui ont créé «Buenos Aires sur scène», rencontres qui aspirent à être bimensuelles de diverses générations autour d'une conception ouverte et novatrice non seulement du tango, mais aussi des musiques argentines issues du folklore.

Depuis leur arrivée, Gubitsch et Caló se sont aventuré bien au-delà des frontières du tango. Le premier a connu des disques d'or (Lambarena et Songs of Innocence, au côté de Hugues de Courson) ; le second a accompagné Julia Migenes ou José Carreras. Leur tandem guitare-piano a beaucoup tourné dans les années 80, où on les considérait comme des musiciens de jazz, à leur corps défendant. «C'est vrai qu'il y a vingt ans, les festivals de musiques du monde étaient rares, explique Osvaldo Caló. C'était donc les manifestations de j