«Je réponds à une question que vous ne m'avez pas posée.» En temps normal, une telle phrase, prononcée qui plus est quatre ou cinq fois en une heure et demie d'entretien, aurait irrité. Mais dans la bouche souriante de Daniel Colling, ci-devant fondateur et toujours patron du Printemps de Bourges, elle amuse. Parce qu'on allait effectivement poser la question. Ou parce que la réponse est intéressante. Parce que surtout le gros bonnet en chemise fantaisie du spectacle musical made in France n'exige jamais de joker.Ce qui est heureux parce que, à dire vrai, on était d'abord venu évoquer avec lui l'«affaire Orelsan» et la décision du festival berruyer de maintenir le rappeur dans sa programmation malgré les cris d'orfraie d'une troupe hétéroclite. Dans le désordre, la communiste Marie-George Buffet, la secrétaire d'Etat à la Solidarité Valérie Létard et quelques blogueuses cadres sup ayant fait monter la sauce d'une polémique inutile en ressortant les paroles «passé les bornes y'a plus de limites» de Sale Pute, chanson vieille de deux ans du Caennais white trash. L'initiative a surtout exposé leur aveuglement sur les réels foyers de violence de la société et leur mépris pour «le jeune de cité» incapable de différencier premier et second degré.
Mais, plus qu'à ces dames patronnesses 2.0, Colling s'est opposé au président PS de la région Centre, François Bonneau, qui menaçait de suspendre la subvention au Printemps en cas de maintien du concert. «Une