«J'ai ma mère au téléphone, indique le rappeur Orelsan à son public, je vais vous demander de faire un maximum de bruit pour lui prouver que je suis bien en concert à Bourges.» Et les 300 personnes de la salle 22 Est du Printemps de Bourges (1) de s'exécuter, garçons et filles mêlés, fans et curieux confondus.
Injures. Du bruit, ce trublion venu de Caen en a fait, en effet, surtout dans les médias avec la polémique autour de son clip vidéo Sale Pute, diffusé il y a deux ans sur Internet et mis à l'index depuis un mois par des bloggeuses. La secrétaire d'Etat à la Solidarité veut, pour le coup, créer une loi contre les injures sexistes et le président de la région Centre a menacé de supprimer sa subvention au Printemps de Bourges si le concert avait lieu - du jamais vu depuis le FN à la mairie de Vitrolles. Des concerts d'Orelsan ont été annulés ; à Rennes, des associatifs ont empêché bon nombre des fans de se rendre dans la salle.
A Bourges, où le festival avait maintenu Orelsan dans la programmation de samedi au milieu de quatre autres groupes electro-hip-hop, les détracteurs ont été tenus à l'écart grâce à un sommaire dispositif de sécurité. Un petit groupe est quand même venu, malgré la pluie battante, avec des tracts dénonçant «les textes pédo-criminels» du rappeur et tendant un extrait trempé d'une des chansons extraite de l'album, Courez Courez : «Petite, n'essaie pas de me fréquenter où tu vas perdre ton pucelage