Déploiements orchestraux dans la tradition crooner (à la Julie London encordée Nelson Riddle), poudrée folk ou chanson réaliste dans le texte («Les étoiles-les étoiles…») : entre dramaturgie charnelle («Physically speaking…»), tourment et tour de main de maîtresse pour composer, non contente d'interpréter en beauté, givrée de froideur à peine rétro, Melody Gardot, qui signe «Gardot», s'avance avec un deuxième album mid-tempo impressionnant, pianiste guitariste chanteuse jazz de charme d'époque, «priorité Universal 2009 avec U2», parfumée à la tragédie intime, canne d'infirme en main.
Arc-en-ciel. D'une liberté d'allure notable (Who Will Confort Me, troisième plage du classique né de saison My One and Only Thrill, groove rock, recadré ternaire d'un chorus de trompette bouchée, et clôt en éclat de rire lamé), la dame, née dans le New Jersey en 1985, accélère là en souplesse son démarrage en trombe étrange. Remontons le fil doré de cette carrière fatale…
Passé un brouillon 2004, Bedroom Sessions, le manifeste de 2008 Worrisome Heart gagne les Anglo-Saxons à la cause Gardot, du côté de Madeleine Peyroux, Norah Jones ou Lisa Ekdahl. «Sensation vocale de l'année». Et ici, avant de nous (lui) jeter à la tête Sade, Cassandra Wilson ou autre variétés jazzy smooth FM, que les esprits forts prennent la peine d'écouter Lover Undercover, Our Love Is Easy ou Deep in the Corners of My Mind,<