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Libération
Critique

Peyroux, une madeleine

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Jazz. L’Américaine confirme sa renaissance à l’Olympia.
publié le 4 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 mai 2009 à 6h51)

Ce soir-là, le tout-Londres attendait Madeleine Peyroux. En route depuis des semaines pour une tournée d'envergure, qui l'a conduite du Brésil aux Etats-Unis puis à travers la Vieille Europe, avant de gagner les terres d'Orient (Japon, Corée…), l'Américaine ainsi prénommée par sa mère, professeure de français admiratrice de Proust, se présentait mardi dernier au Barbican Centre. Le public anglais se presse pour entendre ce timbre d'alto sur le fil, si singulier qu'outre-Atlantique on la situait, à 22 ans, dès ses premiers pas discographiques, en 1996 pour Dreamland, entre Billie Holiday et l'icône country Patsy Cline.

Dans l'assistance londonienne, on croise aussi bien une jeune blondinette accompagnée de son boyfriend, égarés devant les entrées de l'imposant multiplexe pour rejoindre le hall aux allures chic de salle Pleyel, qu'un quinqua à queue-de-cheval portant un blouson de cuir siglé Budweiser.

«Surpassement». Vêtue de noir, redingote et petit chapeau, saluant ce public accouru malgré la pluie, la chanteuse Madeleine Peyroux annonce d'emblée la couleur assez sombre de son nouvel album Bare Bones. Pour la première fois, elle a réalisé un vieux rêve, signant, seule ou en collaboration, l'écriture des onze titres. Comme elle nous le confiera plus tard, cet exercice ne l'a pas seulement comblée du point de vue de l'expérience mélodique, mais surtout «philosophique». «J'ai cherché à ausculter le côté positif de la tristesse. Et