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Libération
Critique

Luna, face cachée

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World. En concert à Paris, la chanteuse argentine évoque les laissés-pour-compte.
publié le 7 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 mai 2009 à 6h51)

Avant de s'envoler en juin pour un raid de plusieurs dates en Australie, la blonde Argentine adepte de parachutisme Barbara Luna effectue un dernier saut à Paris, sa ville depuis une dizaine d'années après un passage par Lyon, pour présenter ses nouvelles chansons. Elles sont extraites d'un quatrième album, Ruta 3, pas encore distribué, qu'elle a réalisé avec une autre figure du Paris latino, le tout aussi blond et frisé Cubain Raul Paz.

Vers intenses. Fille d'éleveur, Barbara Luna étale un timbre souple et émouvant. En début de semaine, au Que Pasa, club et bar de la rue de Lappe dévolu aux musiques sud-américaines, on l'a ainsi entendue chanter, sur une musique de Youssou N'Dour diffusée en filigrane, des vers intenses, préoccupés. Un signe du hasard qui rappelle que le Dakarois et la fille de la pampa ont été tous deux adoubés sur la scène internationale par Peter Gabriel, fondateur du festival britannique Womad, qui a lancé Barbara Luna en 1999.

Tempérament.Barbara Luna revendique une Argentine métissée qui a trop souvent refoulé ses racines amérindiennes et africaines pour mieux valoriser ses seules ascendances européennes. Tango, bien sûr, mais aussi candombé afro-argentin, murga uruguayenne boléro mexicano-cubain, cumbia colombienne, salsa new-yorkaise, jazz… Elle chante l'amour et surtout les laissés-pour-compte de son pays, à l'exemple de ces enfants ramasseurs de carton pour une poignée de pesos.

Née à Pasque, village du cent