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Eurovision bis à Tbilissi

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Festival. Altervision, réponse géorgienne à la censure russe.
Samedi à Tbilisi. (REUTERS)
publié le 18 mai 2009 à 10h01
(mis à jour le 18 mai 2009 à 10h01)

TBILISSI (Géorgie), envoyée spéciale

Ils auraient pu gagner l'Eurovision 2009, samedi soir à Moscou, à la place du Norvégien Alexander Ryback, «amoureux de son conte de fée». Mais les Géorgiens Stephane and 3G avaient les pieds trop ancrés dans la réalité au goût des Russes. En tout cas, dans leur histoire récente…

En août, les armées géorgienne et russe s’affrontaient en Ossétie du Sud dans le Caucase. Au lieu d’être enfermé dans le décorum du complexe olympique de Moscou, samedi soir, le groupe, en tournée en Angleterre, était en route pour Tbilissi, capitale géorgienne, pour clôturer le festival monté samedi et dimanche en riposte à la décision de l’Eurovision de les évincer. Pour la première fois en cinquante-quatre ans, des artistes en ont en effet été exclus de la compétition pour raisons politiques.

Pression. Stephane Mgebrishvilli, sorte de Borat, et ses trois créatures géorgiennes en fuseau brillant, les 3G, entonnaient en anglais sur un air disco : «Don't wanna put in, the negative move, it's killing the groove.» («Nous n'allons pas en rajouter, un geste de travers casserait le groove»). Tout le monde, à commencer par les organisateurs russes de l'Eurovision 2009, a compris le message : «Nous ne voulons pas de Poutine.» Le 15 mars, l'Eurovision, sous la pression des Russes qui accueillaient l'édition 2009 à Moscou, a enjoint les artistes géorgiens de retirer de leur chanson ce jeu de mots qui en était aussi le titre : Do