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Libération
Critique

Lhasa, le rêve éveillé

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Folk. Troisième disque vibrant de la chanteuse américano-mexicaine.
publié le 19 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 mai 2009 à 6h51)

Sortie de la pénombre enchantée des bars en 1997, Lhasa de Sela rencontre d'abord le succès avec La Llorona - «la pleureuse». 2004 voit revenir la jeune Américano-mexicaine avec un album trilingue, The Living Road. Il a fallu attendre ce mois de mai pour découvrir Lhasa, l'album. Le troisième, le sien. «J'ai guetté le titre, comme je le fais toujours, précise-t-elle d'emblée. Il n'est pas venu. Et puis, comme je voulais produire moi-même ce disque, quand j'ai vu que je pouvais y arriver,il m'est apparu évident de le nommer comme ça. Cet album, c'est juste moi, avec mes limites.» Des limites, sa voix abîmée de s'être trop donnée avait besoin de s'en fixer, obligeant l'admiratrice de Kurt Cobain à revenir sur sa conception de la générosité.

«Soif de lenteur». Le résultat met à nu une certaine fragilité jusque-là pressentie, faisant de son disque comme une bande originale de rêves, à la croisée des mondes nordiques et hispaniques. Plus mélancolique, mais moins triste. Plus gai, mais moins passionné. Plus hypnotisant encore.

«Je crois que je suis plus sereine, plus enracinée, plus confiante», poursuit Lhasa. Même la célébrité ne l'angoisse plus : «Vous voyez, c'est comme une femme qui a un amoureux. Elle peut soit se dire : "Il m'aime maintenant, mais après ?" Elle se lève avant lui, se maquille, se dit qu'il ne faut pas qu'il voie le moche en elle. Ou alors elle a confiance en elle, et sait que cette personne l'aim