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Libération
Critique

Extension du domaine d’Iggy

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Cabaret. A l’occasion de la sortie de «Préliminaires», inspiré de «la Possibilité d’une île» de Michel Houellebecq, rencontre avec un Iguane plus esthète que rock.
Iggy Pop à Los Angeles, le 8 mai 2009. (REUTERS/Fred Prouser)
par BAYON
publié le 26 mai 2009 à 6h52
(mis à jour le 26 mai 2009 à 6h52)

Préliminaires, avec accent en français dans le texte, du dit Iggy Pop, est un essai, ainsi qu'on dit en librairie. Vendu jazz, c'est un CD rock maison rentré, en demi-teintes talk-over bohème, enclos entre deux variations frangliches des Feuilles mortes - «de Prévert et Kosma», comme on le sait depuis Gainsbourg.

Sur l'air de «Je veux aller à la plage / Je n'ai nulle part où aller» (en américain dans le texte, I Wanna Go to the Beach), fleuron doux-amer de l'édition, croisant tel cliché bossa à la How Insensitive (voix un peu dedans pour agir à point crooner, mais cosy), le disque dérive, en à-peu-près vingtième chapître du cogneur «stooge», quitté les rivages metal.

Poète. Il y a ainsi du binaire (la programmation She's a Business/ Je sais que tu sais), sur cette douzaine french touch s'affichant inspirée du poète romancier cinéaste Michel Houellebecq. Du deux-temps assez Bored, témoinNice to Be Dead, qui finit de rire : «C'est bon d'être en terre». Un rien de New Orleans, où l'on inhume en fanfare, relève le récital, revendiqué par James Newell Osterberg, 62 ans et tous ses cheveux (mais moins d'abdos), alias «l'Ig», «las des guitares et de toute cette musique de chiotte», entre Armstrong et Sweet Jelly Roll. Nouvelle-Orléans donnée au fait par le pair amérindien Willy DeVille comme creuset du rock, «musique française». CQFD.