Menu
Libération

La ronde Rounder

Article réservé aux abonnés
Le label indépendant de référence aux Etats-Unis s’allie, en France, à Decca.
par BAYON
publié le 4 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 4 juin 2009 à 6h52)

Sinner's Prayer présente le label américain Rounder, qui aimerait faire souche ici - vive la crise - via la distribution Decca. Soit un manifeste sonore, de 22 morceaux et noms, de qualité variable et soutenue. Couronnant ce florilège «americana», notre chouchou maison Slaid Cleaves, qui titre l'album via un de ses refrains lo-fi, extrait de Wishbones. Chantre d'une exsangue ferveur country, l'homme aux yeux d'eau chante la fuite des jours. Hors ce héraut dolent, le label Rounder, créé par trois étudiants de Cambridge, Massachusetts en 1970, ne manque pas de ressources.

Avec une moyenne de trente à quarante sorties l'an, plus une vingtaine de rééditions d'un catalogue de 3 000 entrées, la compagnie, privée, est devenue vers 1990 l'«indépendant» de référence aux Etats-Unis, avec 1 % de parts de marché. Du zydeco au cajun, de Solomon Burke au ragtime, initialement axé bluegrass et à vocation ethnomusicologique dans l'esprit de l'«Alan Lomax collection» (mythique collectage couvrant un siècle de musique américaine), le label s'est étoffé, ouvert à la pop, au jazz, au rhythm n'blues et au rock. Témoin le nuancier 2009, des 30 ans.

Voici Blue Highway (de Sycamore Hollow), du bois vert dont on fait le blues blanc ; voilà les Steeldrivers (au banjo crincrin Délivrance) ; entre Madeleine Peyroux jazzy rétro et Loudon Wainwright III en têtes de pont.

Quitte à quelque gabegie count