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Libération
Interview

«Rengaine de regrets»

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Slaid Cleaves parle de ses textes et de sa vie de trouvère :
par BAYON
publié le 4 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 4 juin 2009 à 6h52)

Par courriel d’Amérique, posément, notre nouvel ami rock répond de lui et de Rounder.

Personne ici ne vous connaît ; qui êtes-vous ?

Je m’appelle Slaid Cleaves, chanteur musicien auteur-compositeur folk de 44 ans, résidant à Austin, Texas, vivant de concerts (et ventes de CD) aux Etats Unis - occasionnellement au Canada, voire en Europe. Je joue pour 100 personnes, où que j’aille.

Ça fait quoi, d’être le joyau Rounder ?

Ce n'est pas du tout moi, le diadème ; plutôt Alison Krauss. Il me faut des années pour vendre ce qu'elle vend en une semaine. Cela dit, Rounder m'a donné les moyens de me faire un public, en dix ans de soutien ; ce dont je suis reconnaissant.

Sinner’s Prayer, une confession ?

J'ai pu dire pour rire que Sinner's Prayer est la suite de Broke Down, qui m'a un peu lancé en 2000. Broke Down parle d'amants qui font les mauvais choix ; Sinner's Prayer de la vie avec ces mauvais choix sur la conscience. Une rengaine de regret.

Du vécu, donc ?

Au début de Sinner's Prayer, je me voyais raté, en deçà de mon potentiel. Même si je vis de ma musique, je tiens si peu de place en regard de mes héros… Je me rappelle ma culpabilité de flâneur ; passé la quarantaine, cela m'a laissé bourrelé de remords. Avec cette idée de la Liste de Schindler, que, quoi qu'on fasse de sa vie, elle est moins bien que ce qu'on aurait pu en faire, vu les atouts dont on disposait…

Comment faites-vous ?

J'écris seul, mais aussi avec des amis. En quelques mois, Sinner's Prayer était finie- mais pas accomplie. Je l'ai montrée à mon vieux complice Rod Picott ; il a retouché deux lignes, tou