«Je suis dans ma soixantième année et j’ai toujours des projets, pavane Bob Andy. Beaucoup à cet âge-là deviennent obsolètes, moi il y a encore plein de gens qui veulent me voir chanter partout.» L’an dernier, le festival Rototom Sunsplash l’invitait en Italie. Cette année, c’est l’hexagonal Garance reggae festival, qui déménage à la grande halle de la Villette, le temps d’un week-end.
Logique. Sur scène, Bob Andy, ex-duettiste avec Marcia Griffiths, une des trois choristes de Bob Marley, chantera avec une autre figure de la musique jamaïcaine, Ken Boothe. Lui est un habitué de la France, il vient régulièrement à Garance et se fait accompagner sur scène par un groupe de musiciens français. Il est presque logique de les écouter chanter ensemble : les deux hommes viennent de cette époque où la soul américaine avait une grande influence sur la musique jamaïcaine. Mais Bob Andy se fait beaucoup plus rare. Avant la réédition de ses morceaux classiques entre 1970 et 1975 par un label anglais en 2002 (CD Retrospective, I.Anka), on l'avait presque oublié. Mais l'auteur de Patience is the Key (la patience est la clé) s'est appliqué la maxime à lui-même : «C'est une liste de singles que j'avais enregistrés quand j'étais à Studio One, expliquait-il l'année dernière en Jamaïque. A l'époque, on ne gagnait pas d'argent avec la musique. Il n'existait aucune comptabilité, on nous donnait une petite somme d'argent, mais pas de droits d