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Libération
Critique

David Freel, le spleen de l’Oregon

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Folk. Le leader de Swell sort «March/2009» sous le nom Be My Weapon sur un label français.
par Antoine Maire
publié le 9 juin 2009 à 6h56
(mis à jour le 9 juin 2009 à 6h56)

Aujourd'hui, il va bien. Il est prolifique dirait-on. Un terme rassurant dès qu'on parle d'un artiste en proie aux démons de la solitude, voire de la désolation. Il, c'est David Freel, figure de la folk rock indépendante américaine et leader des «vingtenaires» Swell. De 1990 à 2003, une huitaine d'albums de basalte (et une flopée d'EP's-étalons), puis entre 2004 et 2007, c'est le vide. Le groupe creuse sa tombe, ses acolytes prennent la route et lui traverse le désert, cloîtré dans une prison mentale dont il a lui-même construit les murs… Ce mois-ci, il revient pour son troisième album en deux ans, sans Swell mais tout comme, avec son batteur Ron Burns. March/2009 sort en mai, la bonne blague. Le nom change, «Be My Weapon», mais pas la direction ni le son : toujours désenchantés.

Tout jour est évacué, c'est la nuit dans le cerveau de Freel. Sur la pochette, un soleil rouge se couche dans la brume épaisse. Tout semble dit. «J'ai voulu rendre hommage aux westerns d'O'Keefe, raconte-il. L'équilibre formé par l'affrontement du jour et de la nuit.» Cette haute lutte s'illustre dès la deuxième chanson, I Miss Your Mischief, chef-d'œuvre de noirceur mate, retenue. Même si le San-Franciscain dit «ne pas regarder en arrière et vouloir raconter les bonheurs simples», il semble porter sa guitare semi-acoustique en bandoulière comme une croix de pénitent, assis sur une jetée, chantant pour l'océan.

Vieille cagette. Une fine bat