Mardi soir, sur la pelouse (protégée) de l'OM, AC /DC a évolué en 1-2-2. Seul en défense, clope au bec, avec l'impavidité d'un apprenti Charlie Watts (un môme, il n'a que 55 ans), le batteur Phil Rudd, ancien électricien reconverti forgeron. En milieu de terrain, occupés à consolider la charpente, le bassiste Cliff Williams, dont l'option capillaire proche du bearded colley, ne permet plus de distinguer le visage, et Malcolm Young, ci-devant grand frère de - encore que, question taille, tout soit ici relatif, disons dans les 160 cm, contre 157 pour le cadet -, guitariste de l'ombre et éminence pas encore grisonnante de la phalange. Et en attaque, le chanteur Brian Johnson et le guitariste Angus Young, qui font la paire.
Vivats. Le premier est parvenu à se faire accepter en remplaçant de l'irremplaçable Bon Scott (1946-1980), parti à Londres et à l'ancienne, dans son vomi (et une Renault 5 - respect !) ; désormais gosier agréé, il possède une grâce de plantigrade, ressemble curieusement à Jean-Louis Borloo, et ménage des interventions à peu près aussi immuables que la musique qui suit, ou précède, du style«Tonight, we're gonna rock'n'roll for you yeeaaaaaaah !!!!!!!!»
Le second, guitar hero devant l'éternel est à notre connaissance le seul être humain capable, à 54 ans, d'enfiler chaque soir devant des inconnus un uniforme d'écolier sans qu'Interpol puisse le suspecter d'autre chose que de vouloir assurer. Une prouesse en soi.
Alor