Deux géants anglais : un nom de groupe emprunté aux Beatles, un titre d'album en hommage à Purcell. Les trois Français de Revolver, du haut de leur vingtaine d'années, sont-ils inconscients pour convoquer pareilles références ? Non, «mélomanes» jusqu'au bout des cheveux. Les leurs sont longs et en pagaille, ce matin où ils parlent de leur parcours, près de la maîtrise de Notre-Dame.
«Pop de chambre». C'est au sein de cette chorale qu'Ambroise Willaume et Jérémie Arcache, enfants, commencent à donner de la voix. Le second, violoncelliste, continue dans le classique. Le premier, parti vers la pop, rencontre Christophe Musset. Ensemble, ils font leurs premiers barrés de guitare, entre Kinks, Simon & Garfunkel, Otis Redding… Jusqu'à chercher un public de bars. «Notre désir, c'était de faire de la scène. Petit à petit, on a aussi eu envie de composer», raconte Christophe.
La découverte d'Elliott Smith, chanteur pop-folk, a été «libératrice» : «On osait à peine écrire nos propres morceaux. Bob Dylan, Neil Young… Quand on a ces monuments comme références, c'est difficile de passer après. Smith, lui, nous a montré qu'on pouvait faire quelque chose de moderne avec cette tradition pop-rock.»
Ambroise est retourné dans la maîtrise de Notre-Dame à 15 ans, retrouvant Jérémie qui n'avait pas lâché son archet. C'est en l'entendant faire des variations sur un concerto de Haydn, «aussi enflammé que Jimi Hendrix sur scène !», qu'il lu