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Critique

Extrêmes «Orientales»

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World. Etalée sur deux week-ends, la onzième édition du festival de Saint-Florent-le-Vieil privilégie une programmation sélective.
publié le 3 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 3 juillet 2009 à 6h52)

A mi-chemin d'Angers et Nantes, Saint-Florent-le-Vieil, 2 700 âmes hors saison sur la rive gauche de la Loire, reçoit ces deux premiers week-ends juillettistes. Le public mêlé pourrait être la première vedette des Orientales, applaudissant samedi dernier fin de matinée Tshering Wangdu, jeune Tibétain né au Darjeeling (exil), qui présentait, avec luth danyen et tambour, un medley de survivances ancestrales, rythmes aristocratiques ou populaires, odes amoureuses, chants de travaux des champs ou airs à boire tchang-chè. Un show-case qui, tournant pédagogique, perdit un peu de son âme au palais Briau.

Virtuosités. En cette onzième saison (20 groupes, lectures musicales, films indiens, expos), les Orientales, présidées par Hervé de Charrette, maintiennent le cap des musiques «difficiles», rarement programmées dans les grand-messes festivalières, alors que l'Abbatiale affiche complet le même samedi pour la création du souriant Debashish Bhattacharya et du concentré Driss El Maloumi. Epaulé par le Franco-Indien Prabhu Edouard (tabla), le Bengali Bhattacharya est une réputation de la slide guitar jouée sur les genoux, transmutant le classicisme des raggas indiens. Soutenu par son frère Saïd (derbouka, jarre, bendir cajón), Driss El Maloumi reste, lui, un nom de l'oud d'Agadir, capitale des Chleuhs du sud marocain, aux taqsims (improvisations) audacieux. La rencontre des deux maîtres issus des extrêmes de l'Orient donne un long écha