Ultraconcurrence des festivals, baston entre maisons de disques et tourneurs ; la crise galopante n'empêche pourtant pas la persistance de grands rendez-vous musicaux. Les Eurockéennes de Belfort, 21e, persistent, droites dans leurs bottes (sèches pour une fois) de major scénique hexagonale. Près de 100 000 entrées sur trois jours ? «On a flippé,avoue Jean-Paul Roland, le directeur.Il y avait ce week-end 50 festivals en Europe, et la billetterie s'est envolée sur le tard.»Comme la côte, déjà au plus haut, de valeurs sûres ; rock (The Kills), pop (The Ting Tings), folk à boire (Doherty) ou electro (Yuksek).
Paratonnerre. Au-delà du relatif conservatisme musical («Belfort ne sera jamais défricheur comme les Trans de Rennes», dit Roland), des promesses, à forte teneur electro, ont su briller aux yeux des chercheurs d'or, loin des têtes d'affiche. Ainsi des décoiffants Solange la Frange. Tressés à Vevey, ces trois Suisses sillonnent l'electro-punk des combos technoïsants. Trash et fun. C'est que le trio (Julie, Tristan et Luca) attaque au burin le décloisonnement des genres. Ça tombe bien : «Je viens de bosser sur un chantier de démolition pour pouvoir croûter», dit Luca, aux guitares. SLF, c'est un joli truc de beat, de brutes, de barges. Du communicatif, à tendance émancipatrice pour qui se laisse porter. Sorte de chirurgie déconstructrice à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Prisonniers des ordis ? «On n