Après l'ovation du public, saluant le dernier épisode du fabuleux Ring offert par le festival d'Aix, c'est une lame de fond de huées qui a accueilli la première de l'Idoménée signé Olivier Py et dirigé par Marc Minkowski. Le débat sur la mise en scène d'opéra et sur l'esthétique mozartienne n'est donc pas près de s'achever.
Sacrifice. L'actuel directeur du Théâtre de l'Odéon, qui refusa de monter Cosi fan tutte, rêvait de s'attaquer au premier ouvrage de maturité de Wolf- gang Amadeus Mozart. Pour la tragédie, le sacrifice, les rapports père-fils, et cette idée que la société juste et heureuse, pacifique et éclairée, est à construire.
S'il aime creuser et fouiller les œuvres avec une passion d'écorché vif, Olivier Py est également un formaliste, recourant, pour tous les ouvrages lyriques, au même dispositif (praticables métalliques recomposant le décor à vue), à la même palette (néons aveuglants, noir, blanc, rouge) et au même collaborateur (Pierre-André Weitz, pour la scénographie et les costumes). Son Idoménée frénétique et saturé de sens, ne pouvait que «choquer» au lendemain du Crépuscule des Dieux zen poétique de Stéphane Braunschweig et du Philharmonique de Berlin.
Dans un paysage de maisonnettes et de grues miniatures - on est en Crête… -, des sans-papiers sont conduits à l’aéroport par des sortes de terroristes encagoulés… Mais Olivier Py étant aussi un directeur d’acteurs intense, l’Ilia, prisonnièr