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Libération

Pêche au gros son à Saint-Malo

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Festival. Vendredi au fort Saint-Père, My Bloody Valentine, emmené par Kevin Shields et Bilinda Butcher, a submergé la Route du rock de sa pop bruitiste.
publié le 17 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 août 2009 à 6h52)

Un véritable déluge. Pour une fois que la Route du rock échappe à la fureur des éléments, elle s'est offert pour sa soirée inaugurale un arrosage sonore ultime qu'elle ne revivra sans doute jamais. A l'épicentre de ce séisme de guitares : le quartette culte de la noisy pop, les Anglo-Irlandais de My Bloody Valentine, qui donnaient ce vendredi à Saint-Malo leur unique concert français de l'année. Dans leur sillage, le festival breton avait invité leurs héritiers à se joindre à cette grand-messe sonique qui fera date dans les mémoires et oreilles des quelque 5 000 festivaliers présents. Retour sur cette soirée exigeante mais unique sur le plan physique et psychique.

Ce sont les New-Yorkais de Crystal Stilts qui ouvrent les hostilités avec leur rock garage célébrant les défunts Ecossais de The Jesus & Mary Chain. La noisy pop dandiesque et spleenienne de ce quatuor de Brooklyn est élégamment portée par un chanteur ayant à l'évidence biberonné Ian Curtis et Nick Cave.

Si le rock indé est un genre en soi, Deerhunter en est un fier porte-drapeau. Formé en 2001, le groupe d'Atlanta - qui se promène tantôt dans des labyrinthes mélodiques, tantôt s'énerve dans des boucles électriques psychédéliques - porte une musique expérimentale très cérébrale. Même si son leader et chanteur s'en défend : «On fait du punk rock, une musique simple, pas du tout intellectuelle.» Snobisme ? «Pas du tout. Dirty Projector [groupe new-yorkais bien barré, ndlr], lui, est un gr