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Interview

«La loi Hadopi ne servira à rien»

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Favorable à la licence globale, Jacques Attali estime qu’elle seule pourra concilier téléchargement et rémunération des artistes, au contraire de la loi Création et Internet examinée à la rentrée.
publié le 18 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 août 2009 à 6h51)

En 2008, Jacques Attali remettait au président de la république son rapport «Pour la libération de la croissance française». À propos du téléchargement illégal sur Internet, et à l'opposé des accords Olivennes signés quelques mois plus tôt, il assimile tout système répressif à un «frein majeur» à l'innovation, et préconise la licence globale (lire lexique page suivante). Il s'agit de légaliser, dans un cadre non commercial, l'échange de fichiers (musique, films, jeux vidéo) sur le Web. Ceci en contrepartie d'une rémunération reversée aux ayants droit. Aujourd'hui, la loi Création et Internet (lire lexique), dite Hadopi, mort-née, l'industrie culturelle commence à évoquer des taxes qui n'ont plus grand-chose de la licence globale. Ainsi, la «licence musique» (lire lexique), récemment avancée par Laurent Petitgirard, ex-président du conseil d'administration de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). Alors que des tables rondes sur ces thèmes devraient se tenir à la rentrée en parallèle au vote du volet sanction de la loi Création et Internet, l'intellectuel nous livre son analyse et sa contribution au débat.

Que pensez-vous de la licence musique proposée par Laurent Petitgirard ?

C’est une avancée naturelle, et prévisible. J’en ai parlé longuement avec Laurent Petitgirard et, dans une interview commune, il concédait, à titre personnel, que c’était une voie vers laquelle les artistes devaient aller. Si cela devenait la position officielle de la Sacem, ce serait une avancée considérable. Un véritable changement de