Menu
Libération
Critique

Mine de soul

Article réservé aux abonnés
Perle rare. Le second album des mythiques 24-Carat Black, perdu depuis plus de trente ans, voyait son existence même remise en cause. Un enregistrement inespéré a été exhumé et le disque est enfin édité.
(DR)
publié le 25 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 août 2009 à 6h52)

«L'an dernier, on cherchait un type appelé Bruce Thompson afin de retrouver un 45 tours qu'il a enregistré avec son groupe Chocolate Sunday [au milieu des années 70, ndlr]. Quand on l'a enfin rencontré, chez lui à Chicago, il nous a parlé de tout un tas de vieilles bandes qu'il gardait dans sa cave. Quelques-unes étaient signées par un autre groupe dans lequel Thompson a joué à l'époque, appelé 24-Carat Black… On a pété un plomb quand il les a sorties de leur boîte.» Ces bandes magnétiques retrouvées en début d'année par Ken Shipley, et qu'il a publiées cet été sur le label Numero Group (qu'il a cofondé en 2003), dévoilent la version inachevée d'un disque perdu depuis trente-cinq ans, un disque dont l'existence même avait fini par faire débat : Gone : The Promises of Yesterday, deuxième album jamais publié du collectif 24-Carat Black.

«Œuvre maudite».Nous sommes en 1969. Dale Warren, musicien classique venu à la soul via les labels Motown et Shrine, se fait enfin un nom en signant les arrangements de cordes de Walk on by, tube d'Isaac Hayes sorti chez Stax (lire encadré). Al Bell, alors à la tête du label, «croyait beaucoup en Warren, comme l'explique Ken Shipley. Il lui a donc donné carte blanche pour enregistrer le disque dont il rêvait depuis des années». Ce sera Ghetto : Misfortune's Wealth, opéra-soul sombre et ambitieux qui explore «la culture afro-américaine en tant que trésor dévoyé»,<