Musiques aux jardins est un festival itinérant qui investit les espaces verts urbains. Patrick Scheyder, son fondateur, revient sur ce rapprochement entre musique, littérature et art des jardins.
Quelles sont les particularités du festival Musiques aux jardins ?
A travers cette alliance entre musique, littérature et nature, nous voulons rendre hommage au travail des jardiniers. Nous travaillons avec le paysagiste Gilles Clément, qui a déjà à son actif le parc André-Citroën à Paris, et avec les jardiniers des villes où on donne le spectacle, qui préparent les terrains selon les principes de Gilles Clément. Le jour du spectacle, je joue du piano et mon épouse récite des textes de George Sand et de Gilles Clément qui a beaucoup écrit sur «l’écologie humaniste».
Comment la musique et la littérature s’articulent-elles avec la nature ?
D’abord, cette année, nous avons pour thème «L’herbe folle». Nous voulons montrer les problèmes des espaces verts qui, en étant tondus trop souvent, empêchent des espèces sauvages de vivre. Notre spectacle se prépare trois à quatre mois auparavant, en laissant l’herbe pousser. Parfois les jardiniers ont ainsi découvert des cosmos ou remarqué la présence d’orchidées, qu’on n’avait pas vues depuis longtemps. Nous avons choisi des textes de George Sand car elle fait l’éloge de la mauvaise herbe, aussi importante que la bonne. C’est la biodiversité d’aujourd’hui. Le jour du spectacle, le piano est posé à même le sol et le