Toujours à l'aise dans leur rôle de challengers de luxe catégorie pop frappée, les Américains Fiery Furnaces ont décidé de se la jouer 2.0 en cette rentrée 2009. Comprendre : collaboratif, connecté et bordélique. Au dernier pointage des projets en cours pour la fratrie Friedberger (Eleanor et Matthew), on dénombre ainsi : un nouvel album (le huitième depuis 2003, I'm Going Away, sorti cette semaine en Europe), objet d'un concours de chroniques à l'aveugle via Twitter ; un double CD à venir où le frère et la sœur reprendront chacun les chansons de l'album en solo ; un «disque silencieux» sous forme de livre, contenant partitions et indications en attente d'interprétation par qui veut ; et enfin un disque en construction enregistré à partir d'indications données au groupe par son public.
Sublimation. Arrivé ici, tout le monde est perdu, et c'est le but. Cette nébuleuse qui s'ébroue tous azimuts est un moyen pour les Fiery Furnaces de remettre sur l'établi leurs dernières compositions qu'ils disent «claires et distraites» tout en poussant à ses limites cyniques la mode du Web participatif, qui voit de nombreux groupes demander aux internautes de remixer leurs chansons ou de réaliser un clip dans le seul but de se créer une visibilité pas cher.
«Il s'agit d'être pop dans le sens le plus large du mot, estimait récemment Matthew. C'est-à-dire populaire, quelque chose qui fait appel aux autres.» Et Eleanor d'enchaîner : «C'est