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Libération
Critique

Wavves, le lo-fi du touriste

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Rock. Le nouveau disque du Californien Nathan Williams est un cocktail de punk, de «noisy pop», d’ecstasy et de glande.
publié le 26 août 2009 à 6h53
(mis à jour le 26 août 2009 à 6h53)

Wavves a inauguré le bal des festivals d’été de la plus belle façon : apathique, pour ne pas dire défoncé, Nathan Williams a largué quelques doucereux larsens parsemés d’insultes au public du Primavera Sound Festival de Barcelone, avant de littéralement foutre le camp. Résultat des courses : point de tournée européenne cet été.

La faute au cocktail «d'ecstasy, Valium et Xanax» d'avant-scène : «J'ai toujours su que je serais malheureux si je ne jouais pas de musique, mais je me suis juste résigné à être malheureux.» A 22 ans tout juste, le Californien Nathan Williams peut se targuer d'avoir séduit jusqu'au New York Times, pourtant peu friand de lo-fi fait maison. Créé un jour d'ennui, Wavves compile le nihilisme punk de Los Angeles, une touche pop sixties, un brin de noisy pop expérimentale et ce qu'il faut de shoegaze façon The Jesus and Mary Chain, distordu par une production minimaliste. Et puis il y a cette morgue à la Kurt Cobain, avec laquelle Williams narre les joies de l'adolescence états-unienne : «No car, no money, no girl, no friends», «I'm so bored» (No Hope Kids/So Bored)…

«Tout ce que je fais parle du mode de vie aliéné des ados californiens, explique Williams. C'est une répétition continue : boire la même bière au même endroit avec les mêmes personnes tous les soirs, et avoir le même boulot de merde avec le même connard de patron tous les jours. Tout le monde peut se retrouver là-dedans.»