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Critique

Cecil Taylor, jazz libéré

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Vendredi à Strasbourg, le pianiste presque octogénaire poursuivra son exploration déroutante du piano, comme il le fait depuis les années 50.
publié le 26 septembre 2009 à 0h00

Décriés parfois, incompris - le plus souvent au temps de leur révolution musicale qui débuta à la fin des années 50 -, les hérauts du free jazz s'auréolent désormais de flatteurs (et mérités) superlatifs. Aprement conquis avec le temps, tout comme leur actuel statut de dernières légendes vivantes du jazz qui ont changé nos habitudes d'écoute.

Ainsi de Cecil Percival Taylor, né en 1930 à Long Island, pianiste emblématique de la «New Thing», sans doute le plus controversé également, dont le jeu complexe et percussif au plus près de l’africanité décontenança tant qu’il dut s’exiler quelques temps en Scandinavie, dans l’impossibilité de vivre de sa musique chez lui aux Etats-Unis.

Déroutant pour certains par son côté jusqu'au-boutiste des possibilités du piano - l'essence même du free préconise une utilisation détournée pour dépasser les limites de l'instrument hors des normes académiques occidentales -, Cecil Taylor a developpé sa conception polyrythmique en même temps que le désir de retour aux sources de la musique noire avec des musiciens tels que Steve Lacy, John Coltrane, Jimmy Lyons, Sunny Murray ou encore Albert Ayler.

Afin d’améliorer les conditions de travail tant en clubs que face aux labels et aussi de promouvoir cette nouvelle musique revendicative de la rupture, il participe activement en 1964 à la Jazz Composer’s Guild créée à l’initiative du trompettiste Bill Dixon et notamment au festival manifeste «October Revolution in Jazz», organisé à New York