La Cité de la Musique avait jeudi des allures de grand soir. La foule se pressant dès l’entrée, carton d’invitation à la main, pour accéder au hall bourdonnant. Tous ont répondu présents à l’inauguration de cette grande exposition Miles Davis. Tous sauf un.
Persona non grata, Quincy Troupe, écrivain et rédacteur en chef de la revue Black Renaissance, venu de New York pour assurer la promotion de son livre Miles Davis, sous-titré Miles et moi, s'affaire en solitaire. Parue aux éditions le Castor astral, la traduction française de Miles and me, dont la version originale date de l'année 2000 (University of California Press), est sortie en mars. C'est donc au moment opportun que le poète est venu donner des conférences en France sur ses écrits et sa relation intime avec le trompettiste.
«What else ?». Une amitié parfois houleuse, à l'image de la star aux multiples contradictions. Timide et arrogant, exécrable et généreux, la dualité faite homme. Quincy Troupe est aussi l'auteur de la biographie autorisée de Miles Davis, qui vit le jour en septembre 1989, deux ans avant sa mort. Miles, l'autobiographie, pavé de 450 pages rédigées dans un langage parlé afro-américain retranscrit dans une esthétique très rythmique, se prend de plein fouet. «C'est le fruit d'innombrables heures d'entretien collectées entre le printemps 1986 et l'automne 1989. Pour l'écrire, je me suis isolé avec mes notes et les cassettes. Je n