Menu
Libération
Rock

Killing Mood en folie douce

Article réservé aux abonnés
Ex-égérie du groupe suédois Stabb, la chanteuse Belinda Kordic refait surface en beauté après une plongée en enfer. Sur album et sur scène.
par BAYON
publié le 10 novembre 2009 à 0h00

Sa photo la plus emblématique la fait ressembler à quelque elfe évadé de la saga enfantine des Hobbits. Au fait, notre sylve chanteuse poly-instrumentiste du jour n'est ni suédoise, bien que vivant en pays fjord, ni australienne, bien que née en terres aborigènes, mais croate comme ses parents hippies, et comme son nom l'indique : Belinda Kordic.

Sous ce label ou celui, plus criant, de Killing Mood, à la clef du manifeste spectral Just Another Love Song, se présente celle qui se fit apercevoir, au début de la décennie, comme égérie du groupe Stabb. Ladite formation dissoute en 2003, on croit savoir que la dame s'adonna alors sérieusement à la «dèche à Paris et à Londres» défoncée d'une part, et d'autre part, en contrepartie salutaire, à l'art du chant et de la composition. A commencer par Devil's Robe («Parure du Diable» ?) en 2005, pour finir par Road to Nowhere, via Love Burns, Dancing With the Damned ou autres Killing You, fleurons Killing Mood.

Reprise hantée. Tout un programme ouvertement noir, faisant rimer, de tradition immémoriale, au poétique comme au mythologique, «amour» avec «mort». Chemin faisant, si quelque mignardise de supérette r'n'b menace, fausse alerte : la chose se tient dans des eaux richement troubles brassant blues, pop, gospel, cabaret, country folk, chanson réaliste - en rock instable plus lo-fi que FM.

Une huitaine de musiciens jouent pour Killing Belinda. L'arrangement, q