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Portrait

Slow Joe, crooner indien sur le tard

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World . Ce soir aux Transmusicales de Rennes, le sexagénaire chante avec Cédric de la Chapelle, qui l’a découvert à Bombay en 2007.
publié le 2 décembre 2009 à 0h00

Dans la grande tradition des renaissances par la musique, Slow Joe revient de loin. A 66 ans, Joseph Rocha de son vrai nom, échangé contre ce pseudonyme en hommage à une réelle propension à ne pas se presser, aurait déjà pu se satisfaire de sa première victoire, à savoir abandonner la drogue après «trente-cinq ans de vie gâchée». C'était il y a quelques années, avant que le hasard ne mette cet Indien de Bombay sur la route de Cédric de la Chapelle, guitariste lyonnais baladeur, avec qui il jouera ce soir pour la toute première fois, sur la scène des Transmusicales de Rennes.

«J'étais en vacances en Inde en 2007,racontait la semaine dernière La Chapelle, et un type m'a abordé à Goa pour conseiller un hôtel, comme ça se fait souvent. Mais il m'a fait marrer et je l'ai revu, avant de passer cinq soirées avec lui et ses potes dans le bar du coin, à chanter et à jouer de la guitare.» Le Français finit par repartir, mais la voix de l'Indien crooner de rade l'obsède.«Il y avait quelque chose d'évident, immédiat, dans sa façon de chanter. Alors je suis retourné le voir à la fin de mon voyage, et cette fois j'ai sorti mon MiniDisc pour l'enregistrer.»

Exercice stimulant. A l'abri d'un studio improvisé, Slow Joe lui offre alors une série de chansons - des classiques du jazz vocal signés Gershwin ou Cole Porter - a cappella, rythmées par le battement de ses mains sur des objets et meubles alentours. «Je chante depuis que je parle,<