«Aux Shalalistes. MANO SOLO n'est plus. Merci d'avoir été pour lui une immense et chaleureuse famille. ISAMONA.» C'est en ces termes, laconiquement communautaires - les «shalalistes» faisant référence au sobriquet que s'étaient donné ses fans -, que la mère du chanteur a annoncé hier, en fin de matinée, la disparition de son fils. Hospitalisé depuis plus d'un mois à l'hôpital Bichat, de plus en plus affaibli à mesure que s'additionnaient les anévrismes, Mano Solo est mort dimanche à l'heure où, selon la rengaine, Paris s'éveille. Il avait 46 ans.
«Urgence». Visage émacié et regard intense, Mano Solo a déjà beaucoup vécu lorsque, au mitan des années 90, on découvre le style à la fois référencé et personnel avec lequel il investit le domaine de la chanson française, au sens quasi patrimonial du terme.«Etre original à tout prix est un leurre ; moi, je veux juste cracher mes chansons. Je suis mauvais technicien, médiocre musicien, je n'ai jamais appris à chanter mais, comme en dessin, les imperfections font partie du style», nous déclare-t-il dans un bistrot, début 1994, alors que sortla Marmaille nue, premier album qui servira de socle à une popularité aussi circonscrite que durable auprès d'un public assez jeune et féminin qui, pour une bonne partie, fera un long bout de route avec celui qui, d'emblée, affirmait «travailler dans l'urgence».
Rebuffades. Car, lorsqu'il apparaît au grand jour, le trentenaire à vi