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Rencontre

Dutronc, retour aux souches

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Pop . Le chéri des foyers français sort de sa retraite pour une tournée des grands ducs patrimoniale.
Jacques Dutronc au Zénith de Paris, le 12 février. (Bertrand Guay . AFP)
par BAYON
publié le 13 janvier 2010 à 0h00

«Je vais mourir sauf accident/ D'un diagnostic, d'une erreur/ Je vais mourir d'un mal dedans/ D'un arrêt du cœur renversant/ Il y a trop d'eau dans mes circuits/ Je passerai un sacré quart d'heure/ C'est dans l'agenda, sauf erreur…» : jusqu'au bout, on aura espéré que le Diogène du Drug, Guépard du Stand 14, sortirait tel joker (signé Möör), pour son dernier tour de piste (67 ans, à raison d'une tournée par dix-huit ans…). Puis non, vieux c'est mieux, patrimoine toute : néo-prince de Ligne, Dutronc (lire page suivante) nous invite à un «parc de ruines neuves».

En 1992, déjà sur le come-back, le play-boy intemporel de Condorcet nous cueillait dans sa loge du Casino de Paris, torse nu juvénile, d'un ravi «Salaud, rends l'argent !» devant un cénacle interdit, après avoir enjoué deux heures de rang son éminence François Mitterrand, tapotant dans les mains le tempo de sa Fille du Père Noël, yeux levés tout du long sur une jeunette au balcon - qui était clandestinement Mazarine.

Mini-boots. Dix-huit ans après, le double cynique présidentiel du «dandy corse» passé, le Dutronc d'Isigny («Pour longtemps, je suis garanti !») qui cabotinait, en Idole usée, dès 1967, «Je n'en peux plus/ Ils vont me tuer/ Oui, ils m'ont eu/ Je vais crever», chronique alcoolo fumeur de Cohiba préseptuagénaire, continue de porter beau en mini-boots Manby à sangles «minet» de la Pompe, sous mèches Pub Renault, et de goguenarder un