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Libération
Critique

Hip-hop, scènes intimes

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festival . Suresnes Cités Danse présente la relève, incarnée par des artistes trentenaires.
publié le 21 janvier 2010 à 0h00

Il y a une petite vingtaine d'années, lorsque le festival Suresnes Cités Danse fit ses premiers pas, les esprits étaient plutôt échauffés. La première génération hip-hop, «grillée» comme certains artistes se définissaient eux-mêmes, mettait le feu aux poudres. Revendicatrice, issue principalement de l'immigration et des quartiers périphériques, elle reprenait l'espace confisqué de la cité, ayant tout appris des Américains via la télévision. Ce fut une époque flamboyante où l'on adhéra à la fois aux propos politiques et à l'innovation artistique.

Deux décennies plus tard, la danse hip-hop gère son évolution, son déplacement géographique et social de la périphérie au centre-ville. D’une certaine façon, tant mieux, car le hip-hop n’est plus seulement reçu comme une danse exotique de banlieue, faite pour la rue ou les trottoirs. Il est entré dans les salles de théâtre, fait partie intégrante de la scène contemporaine.

D’un point de vue artistique, il a su très tôt se dégager des seules influences américaines et, en attirant des danseurs d’autres styles, a élargi son vocabulaire en se servant dans divers répertoires : classique, contemporain, jazz, tap dance, danse africaine… Le hip-hop a su aussi quitter les plateaux télé et les clips, où il était plutôt en figuration.

Doute. Une nouvelle génération de trentenaires qui ont copieusement hérité des pionniers accapare la scène. Dans le cadre du festival de Suresnes, ils sont quatre à faire ou à confirmer leur