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Critique

Buffy Sainte-Marie, Cree du cœur

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Folk. Révélée dans les années 70, la chanteuse engagée d’origine amérindienne fait son retour après dix-sept ans d’absence.
publié le 8 février 2010 à 0h00

Quel mot faut-il employer : Indien ? Indigène ? Aborigène ? Peuple premier ? Native American ?«Ça n'a aucune importance, tous font l'affaire», s'amuse Buffy Sainte-Marie, à quelques jours de son concert parisien, point d'orgue d'une tournée européenne. Une date événement puisque l'icône du folk engagé des années 60, porte-parole des communautés indiennes (elle est née dans une réserve cree du Saskatchewan, au Canada, en 1942) tourne peu et enregistre encore moins : son album Running for the Drum, paru l'an dernier, mettait fin à dix-sept ans de silence discographique.

Ce qui ne veut pas dire qu'elle reste inactive dans sa ferme à flanc de volcan, sur l'île hawaïenne de Kauai. «Le plus clair de mon temps, nous confie-t-elle au téléphone, je le consacre à aider les communautés indiennes, pas seulement en Amérique du Nord. Je suis allée récemment en Laponie. Les revenus de mes concerts paient mes billets d'avion. Je finance des programmes pour installer des ordinateurs dans les écoles. Parfois, il s'agit juste de transmettre des informations : il existe des bourses et des financements, mais les premiers concernés ne le savent pas.»

Magnétique. Au début des années 60, Buffy Sainte-Marie s'intègre dans la communauté folk de New York, dont les quartiers généraux sont à Greenwich Village, et qui tient sa grand-messe tous les étés au festival de Newport. Elle croise Dylan, Joan Baez et ses compatriotes canadiens Joni Mitche