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Transmediale, futurs en tête

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Numérique . Le festival avant-gardiste berlinois a exploré la notion de temps.
publié le 8 février 2010 à 0h00

Un arc-en-ciel scintille dans la nuit glacée berlinoise. Ses rayons multicolores traversent la ville autrefois divisée en Ouest et Est, s’évanouissant aux abords de la tour de télévision de l’Alexanderplatz enneigée. Symbole d’espoir et de fraternité, ou inquiétante manifestation extraterrestre ? La projection laser de l’Américaine Yvette Mattern irradie depuis la toiture du Haus der Kulturen der Welt, où se tenait le festival d’art numérique Transmediale.

Harmonie. Aux avant-postes des mutations technologiques et de leurs répercussions socioculturelles, cette édition à l'intitulé paradoxal, «Futurity Now !» se demandait où était passé le futur en cette date butoir de 2010, point de convergence des imaginaires, notamment ceux d'écrivains de SF tel Alan C. Clarke. Le XXe siècle s'était évertué à peindre 2010 comme l'avènement d'un futur radieux façonné par le progrès technologique et l'harmonie. Or, nous y voilà ; et les visions peinent à se renouveler, comme si l'imagination était en panne et la capacité (ou volonté) de se projeter disparue. L'instabilité contemporaine, la catastrophe écologique annoncée, l'effondrement financier peuvent éclairer ce «no future» punk remis au goût du jour. Simultanément, ce qu'on tenait pour futuriste fait désormais partie du quotidien (convergence des médias, communication mobile, réseaux ubiquistes, génétique…).

«Le futur, c'est du passé», déclare Richard Barbrook, auteur d'Imaginary Futures, qui