Menu
Libération
Critique

Chamfort hors piste

Article réservé aux abonnés
Associé à un site d’e-commerce, le chanteur s’affranchit des circuits de distribution classiques.
publié le 9 février 2010 à 0h00

Depuis qu'il a été licencié par sa maison de disques (EMI, en mars 2004), Alain Chamfort, pop star patrimoniale qui aurait pu se glisser dans les pantoufles d'un préretraité scrogneugneu de la Sacem, n'a pas chômé. Elevant même le système D au rang de son bel art. En janvier 2005, dans le clip de sa chanson les Yeux de Laure, pastichant le film de Dylan Don't Look Back (1967), il en profitait pour glisser par écrit une demande d'emploi («Si vous avez des concerts, des ouvertures d'hypers ou des communions, ça m'intéresse.») Et ainsi de suite, entre concert impromptu au kiosque à musique du Luxembourg, best-of maison à l'Olympia pour un soir, minisérie de concerts à l'Alhambra avec, en duo, une palanquée d'invités virtuels (Vincent Delerm, etc.)

Soldeur. Son nouvel album, Une vie Saint Laurent, relève de cette même dynamique. Fait main, à la maison, plus «Hot couture» que prêt-à-chanter. Dans le rôle du quasi-mécène, Jacques-Antoine Granjon, PDG du site commercial Vente-privée.com (entre 8 et 10 millions d'abonnés et 680 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009). Pour compliquer son image de soldeur de luxe, Granjon a financé Chamfort en proposant le «produit culturel» en téléchargement depuis hier, puis en vente classique à partir du 16 février, au prix sans marge de 5,50 euros. Chamfort commente : «C'est exactement ce qui nous resterait en tant que producteurs si on avait vendu le disque à la Fnac entre