Ayant fêté dignement l'entrée de Contra au sommet du Billboard la veille de notre entretien, c'est un Chris Baio moyennement frais qui parvient tant bien que mal à exprimer sa joie : «C'est génial d'être arrivés numéro 1, on n'en revient pas. On savait qu'on était attendus, mais de là à s'installer en haut des charts…»
tribales. Pour être attendu, Vampire Weekend l'était. Sensation de l'année 2007, les quatre New-Yorkais mettaient au goût du jour le hi-life ghanéen, cette fusion jazzy entre mélodies occidentales et rythmiques tribales, combinant guitares et soukous congolais. Adoubé fils spirituel de Paul Simon, Vampire Weekend verse dans l'afro-pop et qualifie bientôt sa musique d'«Upper West Side Soweto», associant ses origines manhattanites au township sud-africain. Et ça marche : un million d'exemplaires écoulés et des émules en grand nombre (Fool's Gold, Two Door Cinema Club, Foals…). Alors, quid de ce nouvel opus ?
Vampire Weekend garde ses origines cosmopolites, ajoutant aux racines africaines des sonorités caribéennes et latines, mêlées de tout ce que le rock américain a produit d'ensoleillé : ska, reggae, synth-pop. Heureuse symphonie que celle-là, relevée par la voix élastique d'Ezra Koenig, satinée ou pétulante. En comparaison avec Contra, le premier album apparaît monochrome. La faute, peut-être, à la multiplication de side projects : Discovery, le r'n'b electro du claviériste Rostam Batmanglij,