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Libération
Critique

Le cœur du rap fait Bams pour l’afro punk

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Groove . La chanteuse joue ce soir aux Trois-Baudets.
publié le 26 février 2010 à 0h00

ANew York, on parlerait d'afro punk, à Londres, de wonky pop. A Paris, on n'a pas encore trouvé la bonne formule pour qualifier le genre, ce rap qui fait de la chanson aux accents rock de saison. Ce «wonky rap» du cru aurait pour ambassadrice la chanteuse Bams, en passe de devenir la tête de proue d'une scène émergente où les rappeurs (Féfé, Oxmo Puccino) ne font plus de rap, où les chanteuses passent au punk ou au slam (Karimouche) et où l'Afrique à papa est déjà en 2030…

Ce soir, sur la scène des Trois Baudets, Bams, ses tresses vertes, ses collants bleu électrique, sa jupe déchirée, son DJ electro, sa contrebassiste et sa saxophoniste investissent un temple de la chanson française dans tous ses états et identités. Ado, Bams jouait dans un groupe de rock ; jeune adulte, elle s’est mise en tête de rapper ; aujourd’hui, elle invente ce genre bariolé, aux textes baraqués et au chant complètement débridé.

«Extraterrienne».«Ah ça, c'est sûr, confirme-t-elle, je ne suis pas le stéréotype de la Noire à la Beyonce. Je suis camerounaise de sang, française de naissance, extraterrienne de cœur et de tête, artiste, auteure, compositrice, interprète, journaliste [pour Respect Mag, ndlr]…» Sa musique est à des années-lumière d'un r'n'b formaté ou d'un rap surcodé, mais elle est au moins aussi piquante, sexy et contemporaine : «L'apport de notre siècle, c'est le métissage, martèle-t-elle. On est tous traver