Peu érotique, l'année 1969 fut surtout celle de l'extinction du désir. Que peut-on encore convoiter lorsqu'on a atteint l'horizon ? Le 30 janvier, les Beatles donnent leur dernière performance publique sur le toit de l'immeuble Apple à Londres, exhibition improbable alors que la séparation du groupe est déjà sur les rails. Le 21 juillet, l'homme marche sur la Lune, et plonge immédiatement dans une profonde dépression postpartum : quand le rêve devient réalité, il n'y a plus que de la réalité. Le 18 août au matin, Woodstock, apothéose du festival pop, s'achève sur la prestation explosive de Jimi Hendrix. L'événement sera suivi, quatre mois plus tard, d'une lourde dégringolade : le violent festival d'Altamont en Californie, et puis plus grand-chose. Le 31 décembre, le même Hendrix donne au Fillmore East, une salle de New York (dans East Village) aujourd'hui disparue, une série de concerts qui sonne comme le glas des années 1960. Avec une formation entièrement noire, comprenant le bassiste Billy Cox et le batteur Buddy Miles, Hendrix prend une nouvelle direction, moins pop, plus funk, mais hélas sans lendemain puisque le guitariste au gros son mourra accidentellement quelques mois plus tard, à l'âge de 27 ans.
Jimi Hendrix-Fire Woodstock '69
Cette fameuse extinction du désir…
Pour «célébrer» les 40 ans de la disparition de Jimi, la succession Hendrix met lundi en circulation Valleys of Neptune, un album d'enregistrements en studio inédits, pour la plupart datant du premier semestre 1969. Un bon d