Il se passe des trucs bizarres au Grand Rex. En janvier, cette salle parisienne de 2 700 places accueillait les Beatles, à guichets fermés évidemment. Et lundi, c'est le Pink Floyd qui viendra s'y produire. Comme on ne croit pas aux fantômes, on est bien obligé de croire aux tribute bands («groupes hommages»), ces formations qui rejouent note pour note le répertoire de groupes ayant, pour la plupart, vécu leurs grandes heures dans les années 60 ou 70. Sur la scène du Grand Rex défilent donc, en ce début d'année, les Rabeats, quatre Français qui reproduisent impeccablement les chansons des Fab Four, puis The Australian Pink Floyd Show, qui fait de même pour la formation de David Gilmour and co. Deux groupes hommages parmi des dizaines d'autres qui remplissent les salles européennes et américaines en ressuscitant Led Zeppelin ou Deep Purple, le Jimi Hendrix Experience ou Abba, au point qu'on se demande si une nouvelle branche du spectacle vivant n'est pas en train de se développer. Le train-fantôme musical ? Le concert vintage ?
«Hey John, how do yo feel ?»
Les tribute bandsne constituent certes pas un phénomène nouveau, certains existent depuis trente ans. Mais leur longévité et leur succès croissant étonnent. Est-on là dans une nostalgie pathétique? La musique a-t-elle calé sur les années 60 au point que le public préfère les reproductions d'époque aux originaux du moment ? Qu'est-ce qui se joue dans cette tributemania, dans ce faux et usage de faux ? Tentati