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Libération
TRIBUNE

Les nuits de Paris s’arrêteront au petit matin

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par Eric Labbé et Matthieu Jaussaud
publié le 11 mars 2010 à 0h00

Le 28 décembre, l'AFP annonçait pour les noctambules une bonne nouvelle : «Désormais, toutes les discothèques de France pourront fermer à 7 heures du matin» en vertu d'une réforme du code du tourisme. Cette harmonisation (sensément par le haut) allait évidemment dans la bonne direction. Pourquoi envoyer les danseurs de la Gironde se coucher à 4 heures du matin tandis que les ceux des Landes se déhanchent deux heures de plus ? A ce jour, la circulaire d'application n'a pas été publiée et les préfets avancent en ordre dispersé. Néanmoins, des arrêtés ont été pris et il est désormais possible de danser toute la nuit dans la plupart des départements.

Restait pourtant une question : quid des départements dans lesquels il était auparavant possible de poursuivre les soirées au-delà de 7 heures ? C’était le cas de Paris qui n’avait pas de limite et du Nord où elle était fixée à 8 heures. A Paris, dans un endroit aussi réputé que le Rex Club, il était courant de voir les grands noms comme Laurent Garnier tirer la nuit jusqu’à 10 heures ou midi pour la plus grande joie du public. Dans ces deux départements, les préfectures ont récemment mis fin au suspens : la limite s’y appliquera comme ailleurs. Aucune discothèque de France ne pourra fonctionner au-delà de 7 heures. L’Histoire retiendra donc l’an 2010 comme le début d’une ère nouvelle pour l’ordre public : il est désormais interdit de danser le matin.

Doit-on voir dans cette interdiction le fruit d’une décision démocratique s