Le plus court chemin entre Paris et New York passe ce week-end par la Seine-Saint-Denis, et il s’appelle Banlieues bleues. Le tentaculaire festival ouvre les portes de son labo à grande échelle, aussi actif en coulisses, par le biais de master classes et autre résidences, que sur le devant des scènes du département francilien avec, par exemple, la galaxie Nublu abordée en deux volets.
Hyperactif. A l'image de la Knitting Factory à la fin des années 80, relayée par le Tonic la décennie suivante, le Nublu est, à l'heure actuelle, l'un des foyers les plus représentatifs de l'effervescence underground new-yorkaise. Ce club de l'East Village, où se presse une faune bigarrée de musiciens et DJ's prompts à l'échange, a été ouvert en 2002 par Ilhan Ersahin. Saxophoniste à la décontraction affichée, ce patron quadra toujours souriant est un hyperactif élevé aux nappes coltraniennes et au son de Bristol, entre Portishead et Massive Attack. Né à Stockholm, d'une mère suédoise et d'un père turc, il a craqué à 20 ans pour cette Grosse Pomme de tous les possibles, fantasmant entre littérature et cinéma culte - Kerouac et The Warriors - la beatnik attitude. Celle d'un bouillon de culture métissée qui lui va comme un gant et dont il active les échanges par ses multiples liens, notamment avec les scènes stanbouliote, en plein renouveau, et brésilienne (dont madame est originaire). «Istanbul me fait penser à New York et à São Paulo. Les jeunes sortent beaucoup et