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Libération
Critique

Dame Camélia

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Pop . Sortie de «Nouvelle Star» il y a un an, la jeune chanteuse fait son entrée en scène avec un album mariant twist, french touch et mood jazz.
par BAYON
publié le 29 mars 2010 à 0h00

La télévision, comme la religion, cet opium du peuple, qu'elle a remplacée, ou le frisbee, a un intérêt, c'est qu'on vit sans. Ainsi de nous depuis quarante ans; ainsi aurons-nous connu Camélia Jordana en soi, sans a priori, au hasard d'une pile de nouveautés (Lou et Xavier Rudd, Verone et The National), comme chouette révélation de la saison…

Avant de découvrir que cette inconnue est une célébrité d'il y a un an de l'émission populaire Nouvelle Star. Ainsi évoquée par un témoin de moralité : «Quand je l'ai vue, j'ai pensé à Catherine Ringer: même décomplexion, prête à tout, aurait-on dit, déjà hyper pro dans le mouvement, le regard, les feulements de femme. En même temps, distancée comme il faut, à deux doigts du bullshit même, ne se la pétant pas du tout star - mais l'étant finalement plus que tous les autres réunis. Juste ce qu'on aime. Totalement à part dans cette bande d'arrivistes.»

Décousu. A part cela, donc, Camélia Jordana, novice prodigue, est une chanteuse, contrairement aux collègues réputés «à voix», artificiellement musculée et coffrée en salle de chant. De l'école Salvador, pour qui le micro servait à ne pas crier, elle manifeste, sur son album du même métal (manifeste), une personnalité sensible en fantaisie, jusqu'à un cheveu de décousu, tirant plaisamment à pop et à dia, à boum et à slow, chanson de-ci, jazz de-là, a cappella et plus valsé si affinités - variété et jeunesse obligent (17 ans collégiens). Au fait