«On va balancer la sauce», confie le descendant réputé du fondateur de l'empire mandingue Soundjata Keita. Ce qui veut dire en gros que, ce soir, les spectateurs de l'Olympia ont peu de chances de rester le cul vissé à leur siège. Salif Keita est en ville avec neuf musiciens, et l'idée est que ça bouge.
La set list reprendra en priorité les morceaux de la Différence, CD avec lequel le chanteur malien a fêté en beauté, l'année dernière, ses 60 étés. Un disque à la production particulièrement soignée, qui célèbre les noces musicales de l'Afrique de l'Ouest et de l'Orient. Le ngoni y croise l'oud, le violon y navigue bord à bord avec le balafon.
Succès. «C'est un mariage naturel, explique Salif Keita. La religion musulmane est très présente en Afrique de l'Ouest, et avec elle les musiques orientales». Il y aurait aussi un peu d'Espagne, et d'autres influences moins facilement identifiables. Il n'empêche : des morceaux comme Samigna ou San Ka Na sont des joyaux transcontinentaux qui semblent ouvrir de nouvelles frontières. Il n'était pas absurde que le disque soit couronné le mois dernier d'une victoire dans la catégorie «Musiques du monde». Le lauréat a le succès modeste : «Tout vient à point pour qui sait attendre», sourit-il.
S'il y a un mariage naturel, il y a aussi Patrice Renson, qui a dirigé la réalisation du disque, invitant des gens aussi divers qu'Ibrahim Maalouf (trompette),