Après on verra…, de Lou, est une des plus précieuses et sérieuses propositions musicales du jour - glissée en confidence, nappée, dentelée, bouclée, flottée. «Je danse seule… à l'intérieur en secret, je m'extirpe de la nuit», dit le livret.
D'un désenchantement maniéré à ravir, arrangé et murmurant, flux comme perlé, cela se passe en évanescence. C'est le troisième essai de «musique d'ameublement» satienne de la dame lasse (nom de scène à la ville : Lou, mi-flou, mi-look - de Paris), qui a stabilisé ici, déposé, la formule alambiquée maison. Allégé des orchestrations antérieures, épuré, condensé, réduit, détaché, Et après on verra… est une refondation. Son ultime air est un envoi comme médiumnique à Piaf («c'est plié, abandonné…» prolongeant implicitement le Rien de rien patrimonial) et à BB, via tel «sur la plage aux crustacés», en double invocation majeure joliment brouillée.
Le minimalisme atmosphérique arpégé de service, à base de guitare-voix-orgue-boucles en chambre, peut évoquer, outre le sirtaki (la mandoline d'Egale à moi-même) et le nuancier ambient de Brian Eno, l'oublié Durutti Column (de Vini Reilly), star lymphatique opaque de la new wave Manchester, avec le tombal Joy Division. C'est le même flottement somnambulique, floconnement et grelottement de «la guitare noire»,re re de gorge berceur, voix d'enfant comme on dit «entendre des voix».
Pa