C'est comme si l'âme de Dr Feelgood revivait ce soir à la Cigale de Paris, avec Wilko Johnson. Ce guitariste épileptique fondateur du «greatest local band» en 1971 est certes déplumé, mais reste efficace à la Telecaster. Seul rescapé en exercice du groupe de légende qu'il forma avec Lee Brilleaux, le pub-rockeur, Wilko occupera la scène après la projection du film de Julien Temple Oil City Confidential, retraçant l'avènement de la formation sharp Dr Feelgood à Canvey Island, bourgade de l'est de Londres.
Films noirs. Située au bord de la Tamise, Canvey Island, surnommée alors «Oil City» pour ses raffineries, est le lieu de pèlerinage des fans du groupe depuis la mort de Lee Brilleaux, en 1994. Wilko fut le premier à lâcher Feelgood, en 1977. Et si le groupe continue à tourner sous son nom d'origine (dont Chris Fenwick, le manager des débuts, est toujours propriétaire), il s'est entièrement renouvelé. «Je ne connais aucun des gars qui le forment aujourd'hui», note Wilko.Né John Wilkinson, nom qu'il changea parce qu'il détestait son père, Wilko Johnson est resté fidèle à ses compositions et se présente en tournée avec le bassiste Norman Watt Roy et le batteur Dylan Howe, deux anciens Blockheads de Ian Dury, formation que Wilko rallia sur les retombées de son split avec Brilleaux.
Dr.Feelgood-She Does It Right (1975)
Le cinéaste Julien Temple se plonge dans le limon de Canvey Island, arpente la digue, rouvre le