Sur la pochette de son nouveau CD, Lokua Kanza, tout de blanc vêtu, se tient au bord d'un fleuve. «La photo a été prise au Brésil, explique le chanteur, mais, dans mon esprit, c'est le fleuve Congo qui coule dans ces chansons.» Avec Nkolo, Lokua Kanza rompt un silence de cinq ans et revient au lingala, la langue de son enfance à Kinshasa (République démocratique du Congo, ex-Zaïre), après un disque en français. Cinq ans qu'il a surtout consacrés à développer sa carrière au Brésil, où il vit. Un indice de sa popularité là-bas : une de ses chansons, interprétée par la diva Gal Costa, figure au générique de Viver a Vida, la telenovela qui tient en haleine depuis septembre des dizaines de millions de Brésiliens sur TV Globo.
Sur ce disque, les amateurs retrouveront la caresse de cette voix unique, mise en valeur par la guitare mais aussi la kalimba (piano à pouces) et des instruments encore plus étranges : les ondes Martenot, le cristal Baschet… Un climat spirituel dessiné par des harmonies vocales célestes, avec des échos de rumbas d'antan, celles qui ont bercé l'enfance de Pascal Lokua, né d'un père congolais et d'une mère rwandaise. «Quand j'étais enfant, à Kin, il y avait dans notre quartier des gens de tout le pays, avec leurs musiques, leur langue, leur culture. Quand il y avait une fête ou une veillée funéraire, j'étais toujours fourré chez eux. C'est là que je me suis imprégné de tant de rythmes et de sensibilités différents.»
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