Ils sont légion, ces derniers temps, les anciens combattants qui décident de remonter au front pour payer, qui des pensions alimentaires, qui une vie de princesse à leur nouvelle conquête aussi juvénile que siliconée. Autant de motifs de reformation plus ou moins nobles pour ces groupes, tels Pixies, My Bloody Valentine, Rage Against the Machine, Smashing Pumpkins ou The Libertines. Principal point commun de ces pointures du rock en quête de résurrection : le goût pour les chèques à six chiffres.
On ne sait les motifs qui ont amené Pavement à revenir sur scène - aucun nouvel album des Américains n’est en préparation. Et on s’en tape. Ce qui importe, c’est que depuis septembre 2009, quand la nouvelle des retrouvailles de la troupe californienne a essaimé, ce bel augure ne nous quitte plus. Et, avec elle, le souvenir un brin nostalgique des années 90.
Anarchie. Après avoir remisé les mouchoirs, tendons les oreilles vers un des chants les plus singuliers de l'histoire du rock : celui d'un génie du nom de Stephen Malkmus, aujourd'hui âgé de 41 ans. Car il ne faut pas se fourvoyer : sans le rythme vocal un rien foutraque et le timbre si singulier du chanteur-guitariste dandy natif de Santa Monica, Pavement ne serait pas ce qu'il est : un groupe majeur, pour ne pas dire culte, de la lo-fi, ce courant sonore volontairement imparfait qui mêle guitares sauvagement mélodiques et très souvent saturées, variations de temps et autres plaisantes bizarreries. Illustration pa