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Libération
Interview

Face aux Foals

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Rock. A la découverte du groupe d’obsédés perfectionnistes pop du jour, originaire d’Oxford et infusé d’Afrique du Sud. Album à la clé.
publié le 13 mai 2010 à 0h00

Foals, poulain de la scène brit-pop, folâtre. En s'ouvrant à l'introspection, Total Life forever, leur deuxième album dans les bacs depuis ce 10 mai, entrouvre des horizons. Sorte de microvasistas (de désir) d'évasion, de (quête de) liberté, de (rêves de) grandeur. Pour traquer les «fantômes» derrière «nos têtes», comme dit Spanish Sahara, l'un des titres maison - éclairé par des lucioles contemplatives ?

Le quintet d'Oxford titille toujours par ce son invasif, ces cœurs syncopés, et ces guitares polyphoniques. Mais il distille autre chose : un son qui chenille dans un grand huit de pop, et rêve, chimérique, d'un «art-en-ciel» mélodique. En 2008, les gars d'Oxford avaient provoqué, avec Antidotes, un électrochoc rock énervé, d'asymétries tracées aux guitares africanistes (bien avant la vague américaine du moment), de musicalité discoïsante épurée. Claquant le beignet à Dave Sitek, producteur de TV on the radio, lors du mixage. Voilà Foals de retour avec l'Anglais Luke Smith aux manettes, et l'envie de dompter le petit génie espiègle dans la lampe à huile frottée avec frénésie deux ans plus tôt. A l'arrivée, un spleen raffiné qui fait entendre une sorte d'envers du décor. Total Life Forever a des allures d'antidote à Antidotes.

La photo Foals s'imprimait à coup de staccato sur papier brillant : elle se révèle version mate. Plus holistique. Le sens du cadrage, l'œil campe toujours sur un idéal : l'instant décisif. Au