Comme chaque année depuis la fin du XXe siècle, la ville de Bruxelles héberge avec les Nuits Botanique un des festivals rock les plus raffinés et clairvoyants de toute l'Europe (1). Comme chaque année celui-ci, en sus des découvertes internationales (la rappeuse danoise Lucy Love, l'orchestre folk islandais Seabear) et têtes d'affiche select (Gil Scott Heron, Tindersticks ou encore, jusqu'à lundi, CocoRosie, Brigitte Fontaine et Richard Hawley), s'ouvre logiquement à la production du plat pays qui est le sien.
Palpitations. L'événement domestique, inséré au cœur de la programmation (mercredi dernier, en l'occurrence), se nomme la Nuit belge et, bien que son déploiement ne s'aventure en réalité guère au-delà de 23 heures, il permet de prendre le pouls musical d'une nation en proie à des palpitations. In situ, on s'emploie toutefois à ménager la chèvre et le chou (de Bruxelles, s'entend) en ne faisant surtout pas du clivage wallon-flamand un motif artistique d'ostracisme. Au contraire.
En lien avec l’intitulé, le festival s’ébroue au Botanique, superbe bâtiment inauguré en 1829 qui, après avoir été jadis une institution scientifique, est devenu le Centre culturel de la communauté française Wallonie-Bruxelles. Plus de 40 personnes y travaillent à l’année et pas moins de 250 soirées, ainsi que des expositions, y sont organisées. Avec environ 850 000 euros de budget et 20 000 entrées payantes, les Nuits Botanique en sont donc l’attrayante vitrine et un d